« Le monde qui nous entoure dépasse de loin le domaine du visible dans les plus grandes dimensions comme dans les plus infimes, sans oublier ce qui échappe aussi à l’échelle humaine. Seuls 5% de la lumière émise sous diverses formes - gamma, ultraviolette ou micro-ondes nous est perceptible...

Si depuis la déflagration de la théorie de la relativité d’Einstein, notre compréhension et notre connaissance du monde n’a cessé de croître, la capacité poétique de la science n’a paradoxalement fait qu’augmenter elle aussi.
Les savants d’hier à Millet, Athènes, en Chine ou en Italie étaient tout à la fois philosophes, artistes, écrivains et scientifiques. À la différence de Démocrite, Copernic, Galilée ou Newton, les scientifiques d’aujourd’hui sont très spécialisés et ont perdu en capacité de vision globale ce qu’ils ont gagné en connaissances. J’aimerais que le spectacle sur lequel je travaille avec Alexis Bertrand et mon équipe soit un outil de réflexion collective, le vecteur de rencontres pour pallier l’impossible omniscience du monde contemporain : un outil renouvelé entre sciences exactes, sciences humaines et arts pour restituer l’intangible et susciter l’émerveillement d’un réel redéfini. »

Xavier Veilhan

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Tout l’univers propose d’articuler deux domaines : sciences et arts visuels.
La connaissance scientifique est déjà présente dans plusieurs des productions de Xavier Veilhan. Elle est ici au cœur de cette nouvelle recherche imaginée comme un champ d’expérimentation, de manipulation et de formulation plastique de savoirs scientifiques à travers le domaine spécifique des membres de l’équipe réunie pour cette création : celui des arts visuels, de l’art du son et de la musique.
Pour traiter de l’impossible représentation de ces connaissances, nous souhaitons développer une forme modeste qui célèbre l’infiniment grand et l’infiniment petit.

Rappelant la revue, puis l’encyclopédie du même nom, éditées dans les années 60 et 70, Tout l’Univers cherche pourtant à échapper à la pédagogie. Le spectacle s’attachera à proposer des associations formelles et expérimentales, mêlant références visuelles, textes scientifiques, chants, humour, fantaisie et légèreté. Il propose une forme spectaculaire en 3D qui cherche à rendre visible et traduire de manière sensible différents savoirs et leurs représentations à travers les siècles : par exemple, la collision de particules, le schéma d'Athanase Kircher, la représentation de la théorie de l'harmonie des sphères...